Le don de soi, par la quête

A l’occasion de chaque offertoire, lors de la préparation des dons, le prêtre offre à Dieu la matière du sacrifice : le pain, fruit de la terre et du travail des hommes, et le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes. Chacun ainsi dans l’assemblée est associé et invité à offrir son existence et son travail pour louer Dieu (manifesté par ce qu’on donne à la quête).

Alors, à cet instant précis, que donnons-nous ? Que présentons-nous au Seigneur ? Ce n’est pas une question de comptabilité analytique ; c’est une question chrétienne, profondément humaine, familiale et responsable. Le chrétien participe, selon ses moyens, à la vie de la paroisse qui l’accueille et le nourrit tout au long de son existence, comme des parents contribuent à la vie de leur famille, et au-delà à celles des communautés naturelles dont ils sont membres, jusqu’au paiement de l’impôt.

Alors nous, Peuple de Dieu, routiers, guides aînées, chefs et cheftaines, filles et fils de la Chrétienté, debouts fièrement devant l’autel à chaque messe, face à Dieu, à chaque activité scoute, trop souvent nous n’avons RIEN, rien dans nos poches…., rien à donner……, rien à présenter par ce geste liturgique.

Et, à chaque fois, le pauvre quêteur se présente devant l’autel, seul, un peu gêné, avec sa corbeille plus ou moins pleine, représentant le fruit du travail des hommes, notre travail du moment, c’est-à-dire avec pas grand-chose au fond du panier ! Des centimes d’euros de fonds de poche, des euros de circonstance qui nous donnent bonne conscience, quelques billets d’un parent consciencieux, etc…

Evidemment, le Seigneur ne s’arrête pas à cela pour chacun, et n’est ni commissaire aux comptes, ni percepteur principal du Denier du culte. Mais tout de même, comme une mère aime ses enfants, et des enfants aiment leur mère, comment ne pas penser aujourd’hui et demain, aux moyens nécessaires, aux travaux de la moisson, à la mission d’évangélisation de l’Eglise, si on n’y contribue pas un petit peu…

Comment vouloir « conformer nos actes et nos pensées aux exigences du réel », en ignorant que le prix d’une baguette est de 0,85€, que le SMIC horaire net en France en 2017 est de 7,52€, et que tout a un prix ici-bas, même l’entretien d’une église, une facture d’électricité ou la réfection d’une toiture… ?

Assurément, le coût de nos études, nos charges personnelles et familiales, la période économique, pèsent et peuvent nous retenir dans notre don… Peut-être aussi sommes-nous trop riches de nous-mêmes, de nos suffisances ? Quels renoncements aussi sommes-nous prêts à faire, avec pour référence entre autres, une bière pression à 3,50€, le Big Mac à 4,35€ et le paquet de tabac à bientôt 10€ ?

Comment aussi débarquer en terrain conquis, à plus de 300 jeunes et moins jeunes par tronçon, dans des petites paroisses accueillantes, sans apporter notre écot ? Alors qu’un euro (ou plusieurs euros) par personne sur tout un tronçon pourrait à minima contribuer aux frais et oeuvres de la paroisse locale ?

Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes. Jésus s’adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Marc, 12, 38-44.

A Vézelay, pensez aux quêtes paroissiales sur les tronçons. Les paroisses nous en sauront gré, et le Seigneur, qui voit ce que tu fais dans le secret, te le revaudra !

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