La charité fraternelle, chemin de sainteté pour les routiers
« Qu’est-ce que signifie pour toi être frères entre routiers ?
- Est-ce que cela a du sens, parce que nous marchons tous ensemble à la suite du Christ, que nous sommes donc des frères et nous devons nous aimer pour cela?
- Est-ce que cela a du sens, car le Seigneur qui nous a créés est notre Père à tous, et que par conséquent, nous sommes frères ?
- Est-ce que cela a du sens, parce que la charité fraternelle – c’est-à-dire l’amour de mon frère – est peut-être bien un chemin de sainteté ?
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait : « ramasser une épingle par amour peut sauver une âme. » Imaginez combien d’âmes nous pouvons donc sauver quand on va se cogner un bon vieux service de bois au milieu des ronces dans la nuit pluvieuse !! Et là, si on pense à nos frères routiers en train de glandouiller en se chauffant au coin du feu serrés le plus possible en mode « sardines »… je ne vous explique pas les miracles que votre petit sacrifice va donner !!! Voilà une application concrète de notre article 3 : « Le scout est fait pour servir et sauver son prochain. »
L’esprit de charité dans un clan, ce n’est pas un hasard, c’est un choix volontaire de ses membres! C’est un choix qui te conduit vers le service, car cela t’habitueras à être toujours tourné vers l’autre. C’est un choix que tu peux appliquer partout :
La charité fraternelle en conseil d’équipe ou de clan : se dire la vérité fraternellement, c’est-à-dire avec amour, et en regardant l’autre tel qu’il est, et non comme on voudrait qu’il soit.
- dire si quelqu’un t’a blessé durant la journée,
- dire si tu penses que un membre du clan fait fausse route.
- oser dire que c’est naze de ne pas avoir fait une vraie heure route,
- dire si on a l’impression de se retrouver seul à faire la cuisine, ou alors le contraire, à ne pas savoir quoi faire quand tout le monde s’agite.
- dire aussi que c’est dommage qu’untel s’abîme la santé en fumant et que le scoutisme peut lui permettre une petite cure de « désintoxication.»
- dire si la vulgarité des uns ou des autres a été trop forte durant la journée !
Bref, dire ce qu’il faut pour se tirer les uns les autres vers le haut. Et ne pas se taire en ayant peur du qu’en dira-t-on… c’est ça la charité fraternelle, c’est ça aimer ses frères.
Prier les uns pour les autres : si vous savez qu’un membre du clan traverse une période difficile ? Aller hop, un petit mail aux autres et on fait une chaîne de prière dans le clan, on se cotise pour faire dire une messe
Mais aussi prier régulièrement quand tout va bien: fixez vous un rendez-vous de prière en équipe ou en clan. Par exemple : tous les 15 du mois à 21h, nous prions tous, là où nous sommes, une dizaine de chapelet. Une dizaine de chapelet, c’est 5 minutes! Ce n’est presque rien ! Et là nous prions les uns pour les autres: une application concrète de la communion de prière à notre échelle… et pourquoi pas un chapelet, ce n’est que 25 minutes… Oui, prions la Vierge Marie à qui la Route a été consacrée, elle est notre rempart contre le mal.
Le regard : dans l’Evangile lorsque Jésus croise le jeune homme riche : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima. » Il y a plusieurs moyens de regarder quelqu’un: le regard dur qui juge, ou le regard indifférent ou encore le regard posé qui aime. Entraînez-vous à cela, ça vous servira toute votre vie, notamment quand vous aurez des petits enfants à éduquer ! Au moins le temps du pèlerinage mon frère, quand tu croises un routier qui n’est pas tout à fait comme toi au premier abord, souris-lui et dis-toi « Lui aussi, Jésus l’aime avec sa différence qui me reste en travers de la gorge parce que moi j’étais à la 1ère tartampion et que c’était la tradition, on ne supportait pas qu’on mette des rangers aux pieds. » C’est ça la charité fraternelle, c’est ça être des frères, c’est ça notre promesse.
Etre saint ?
Mais finalement c’est quoi être un saint :
- Etre un saint, c’est l’être aujourd’hui. Aujourd’hui, pas demain ou hier. Et pire qu’aujourd’hui, c’est à l’instant présent. Comment puis-je être saint à l’instant présent : lorsque la gamelle chauffe sur le feu, quand je suis en conseil de clan, quand je suis en cours, quand je suis à la maison. Etre saint, ce n’est pas un plan quinquennal ou à long terme ! Genre quand je serai Père de famille, je serai un saint père de famille, mais d’ici là, je profite et je fais le tour des soirées et des filles qui vont avec.
- Etre saint, c’est s’accepter tel que le Seigneur nous a créé, car nous sommes tous pêcheurs : tous les saints étaient des pêcheurs. Le thème du mouvement cette année : « Je suis faible, tu m’aimes, je maintiendrai. » une parole du chant de la Promesse. Etre Saint, c’est être capable d’accepter ses faiblesses, d’accepter que le Seigneur soit là pour nous relever, et du coup, avec le Seigneur et les qualités qu’il nous a donné, être capable d’aller vers l’avant et faire le bien.
- Etre saint, c’est un programme valable pour tout le monde ! Surement dans ton clan il y a un gars que tu trouves au-dessus du lot et peut-être que tu te dis, lui il sera un saint. Tant mieux, mais toi aussi ta vocation c’est d’être un saint. Quand on demandait à Mère Teresa par où fallait-il commencer pour changer les choses en bien, elle répondait par toi et moi ! Quelle que soit ta situation actuelle ! Quelles que soient tes péchés ou tes mauvaises habitudes ! Le Seigneur Jésus vient te relever, notamment par le sacrement de réconciliation, quels que soient tes péchés !
- Etre saint, c’est être conscient du Salut : Jésus est venu pour nous sauver et il a déjà gagné la bataille avec l’ennemi ! Nous n’avons « plus qu’à » le suivre.
- Etre saint, c’est quelque chose qui va te rendre heureux ! Heureux de faire le bien, heureux d’entraîner d’autres à faire le bien autour de toi, car Jésus ne veut qu’une seule chose, c’est que tu sois heureux. Ce n’est pas forcément un chemin facile, mais c’est le chemin du bonheur.
Le Pape François, à la dernière veillée des JMJ sur la plage de Copacabana, demandait aux jeunes présents « est-ce que vous voulez être des saints ? ». Je vous pose à mon tour la question : « est-ce que vous voulez être des saints ? ». Peut-être que certain n’ont pas vraiment dit oui ? Peut-être que certain ont dit oui par une sorte de politesse ? Vraiment, posez-vous la question, en clan, avec votre parrain pilote, avec votre père spi, qu’est-ce que ça veut dire être un saint pour moi ? Est-ce que j’ai envie d’être un Saint ?
La route pour t’aider à devenir saint
La route est là pour ça. Pour t’aider dans tes choix, pour t’aider à choisir d’abord mais aussi pour t’aider à assumer tes choix. Ces trois étapes (NDLR : EP, RP RS) ont aidé tous les routiers qui ont choisi de suivre cette route de progression : ça les a aidé à s’engager, à assumer leurs choix, à discerner… Moi ça m’a aidé et quand je me suis marié, ça m’a aidé à poser ce choix. Et je ne connais pas un routier qui ait regretté de suivre cette progression. C’est vrai que l’on peut aussi grandir vers le Christ et en Sainteté sans suivre cette progression, mais prends la comme un cadeau pour t’aider!
Tout cela va te conduire à une évidence : Jésus t’aime, il veut que tu sois heureux, il t’a créé pour être heureux, il connaît tes faiblesses et t’aime avec tes faiblesses, et il veut te sauver. Alors, je te repose cette question : « est ce que tu veux être un saint ? »
Alors, maintenant, à toi de jouer ! Tu as tout dans les mains !
En avant mon Frère !
Extraits du message du CNR Jean-Baptiste Lefebvre à l’occasion de Vézelay 2013