Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre !
Méditation :
Dès l’âge de huit ans, Marcel s’engage dans la Croisade Eucharistique, où l’on transmet un véritable amour pour Jésus-Hostie. Il apprend à offrir ses journées au Coeur de Jésus pour le salut des âmes. Chaque matin, il sert une Messe, et il se confesse tous les quinze jours, prenant au sérieux la devise des « croisés» : « Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre.»
Selon la devise des croisés, Marcel veut placer l’Eucharistie au coeur de toute initiative et faire de sa vie une prière ininterrompue.
Marcel explique : « Ce n’est pas possible d’arriver à la Messe les mains vides. » Un de ses camarades raconte : « Nous, on pensait que pour être bon chrétien, il fallait faire sa prière le matin et le soir, assister à la Messe du dimanche, et c’est tout. Sortis de là, il n’y avait pas grand-chose. Depuis que Marcel me l’a appris, je « n’assiste » plus à la Messe, j’essaie de participer, de ne pas venir les mains vides, d’offrir quelque chose de ma vie. » Marcel entraîne souvent ses camarades à visiter le Saint- Sacrement ; son recueillement les impressionne. Dès 1939, il organise aussi une « chaîne de communions » pour demander la paix et pour les prisonniers.
Ses débuts dans l’imprimerie, où il est typographe, sont difficiles. Certes il est fier de pouvoir, par son travail, aider financièrement ses parents (à cette époque, les allocations familiales n’existaient pas). Mais il se heurte à un monde ouvrier souvent rude, très déchristianisé. Cela le conduit à entrer à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), où il veut privilégier la vie spirituelle comme source de toute action. L’accueil est plus que froid ; les jeunes ouvriers viennent aux réunions pour se distraire, mais ils se méfient de l’Église et des «petits nouveaux», comme Marcel, en qui ils voient des complices du clergé. Marcel a vite compris que l’idéal de la J.O.C. est de rendre aux ouvriers le sens de la dignité de leur travail, qu’ils croient méprisé, et de leur rappeler qu’ils sont tous enfants de Dieu. Pour cela, il faut des apôtres fiers de leur appartenance au Christ, purs, joyeux et conquérants.
Certains soirs, les discussions sont âpres. Marcel, qui est d’une nature entière, connaît ses premiers conflits de militant : cependant, il se fait respecter par son comportement. Parfois, certaines paroles ou certains agissements le révoltent, il n’hésite pas alors à exprimer sa colère, sans manquer pourtant de respect pour ses adversaires. Peu à peu, il apprend à maîtriser ses emportements, à les dompter, et quand il a dit tout ce qu’il avait à dire pour faire triompher la vérité, il retrouve rapidement la paix.
Lorsqu’il est envoyé à Zella-Mehlis, la détresse et le découragement le gagnent. Il surmonte peu à peu cette période en organisant clandestinement la vie chrétienne du groupe. Son engagement chrétien aux côtés de ses frères de travail le trahit : le 19 avril 1944, de bon matin, Marcel Callo, un jeune Breton, part, comme de coutume, à l’usine. Vers onze heures, il revient au baraquement. Joël, un camarade qui travaille de nuit, s’étonne de le voir revenir si tôt : « Alors Marcel, tu es malade ? – Je suis arrêté». Un agent de la Gestapo entre aussitôt, fouille les affaires de Marcel et examine avec attention livres et papiers. Joël lui demande les raisons de cette arrestation. « Monsieur est beaucoup trop catholique », répond froidement le policier qui ordonne à Marcel de le suivre. Le jeune homme prend son chapelet, serre la main de Joël et lui recommande : «Tu écriras à mes parents et à ma fiancée que je suis arrêté.»
Nourri par la prière et la vie de l’Église, Marcel a su se laisser conduire jusqu’au bout, au service de ses frères et du Seigneur, dans une confiance sûre, mûrie dans les épreuves. Il est témoin de la joie et de la vie du Seigneur, au milieu de l’horreur.
Marcel a offert sa vie pour un monde meilleur : sa vie de foi, son amour du Seigneur, sa passion pour la vie et la dignité de ses frères, l’ont conduit au martyre. Laissons-nous toucher à notre tour par la vie de Marcel Callo : demandons-lui le sens du service des autres et de l’engagement pour faire bouger les choses, l’aide auprès de nos camarades de travail et la réaction à l’injustice, la confiance dans le Christ et sa pratique confiante et fidèle de la prière et de l’Eucharistie.
Prière :
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. (Psaume 50)
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N’assiste pas à la messe, ne viens pas les mains vides !
Offre quelque chose de ta vie.
L’église Notre-Dame de Rumengol
L’église Notre-Dame de Rumengol est un monument du XVIe siècle reconstruite au XVIIIe siècle entre 1731 et 1754. La statue de Notre-Dame-de-Rumengol est en bois de chêne et date du XVe siècle.
À l’origine elle portait une couronne ducale et était peinte et dorée. Elle est désormais revêtue d’un riche costume. Le pardon de Rumengol est un des pardons les plus connus de Bretagne. Les missionnaires chrétiens n’auraient donc fait que christianiser des rites préexistants en élevant sur un lieu de superstitions païennes une église consacrée à la Trinité et à la Vierge Marie. Le pardon à Notre-Dame de Tout Remède existe depuis des siècles, mais se développa surtout à partir de la fin du XVIIe siècle se déroule lors de la fête de la Sainte Trinité et de la fête de l’Assomption.
Geneviève Vigne, Paray-le-Monial