« Si sept fois par jour ton frère revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras » (Lc 17, 1-6)
Evangile de Jésus Christ selon St Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Il est inévitable que surviennent des scandales,
des occasions de chute ;
mais malheureux celui par qui cela arrive !
Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre
et qu’on le précipite à la mer,
plutôt qu’il ne soit une occasion de chute
pour un seul des petits que voilà.
Prenez garde à vous-mêmes !
Si ton frère a commis un péché,
fais-lui de vifs reproches,
et, s’il se repent, pardonne-lui.
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi,
et que sept fois de suite il revienne à toi
en disant : “Je me repens”,
tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
“Déracine-toi et va te planter dans la mer”,
et il vous aurait obéi. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation:
« Seigneur, augmente en nous la foi ! » Nous aussi, nous pouvons reprendre cet appel, ce cri que les Apôtres adressent au Seigneur. Notre foi est parfois si pauvre ! Si souvent, nous nous rendons compte que nous avons passé des heures, voire des jours entiers sans nous tourner vers le Seigneur, sans jamais penser à lui. Du coup, notre quotidien est parfois bien terne, comme un paysage gris ; il y manque la lumière véritable, le soleil du Christ qui réchauffe et permet de regarder le monde avec enthousiasme et réalisme.
Alors, bien sûr, ce n’est pas si facile. Car la foi, ça ne grandit pas à la force du poignet. Personne ne peut faire grandir sa propre foi simplement parce qu’il en a envie. La foi, première vertu théologale, est d’abord un don. Il nous faut donc la demander et crier, comme les Apôtres : « Seigneur, fais grandir en nous la foi ». Comme le disait le Pape Benoît XVI aux jeunes réunis à Madrid pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, la foi, c’est « la capacité de connaître la personne de Jésus dans toute sa profondeur ». Rentrer dans cette connaissance du Christ et de son mystère, puis en vivre pour finalement faire profiter le monde de cette lumière, ce ne peut être qu’un don, une grâce, un cadeau à accueillir.
Mais, nous pouvons nous disposer à ce don que le Seigneur veut nous faire. Il s’agit essentiellement d’ouvrir la porte de nos âmes, avec confiance et ténacité. De formuler chaque jour, plusieurs fois par jour la même demande : « Seigneur, fais grandir en moi la foi ». À genoux, simplement, dans le secret d’une chambre, d’un bureau, au fond d’une église, sans se lasser. Ou pendant un cours, au long d’un trajet en bus ou en métro, au beau milieu d’une lecture. Rien de bien complexe, au fond. Il s’agit seulement, comme l’écrit sainte Thérèse de Lisieux, de « cet élan du cœur, de ce simple regard jeté vers le ciel », de ce message spontané qui peut être projeté vers Dieu en tout temps, en tout lieu, autant de fois qu’on le désire.
Et la foi grandira, sans tambour ni trompette, par l’œuvre de la grâce qui travaille dans tous les amis du Seigneur. Une graine de moutarde posée en terre qui grandit au jour le jour, ça ne fait pas de bruit, ça n’impressionne personne. C’est comme cela, que, sans que tu le perçoives, ta foi grandira, c’est aussi comme cela que tu deviendras un saint : en comptant d’abord sur l’œuvre de la grâce !
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Aujourd’hui, je jetterai autant de cris possible vers le Ciel, quel que soit le lieu où je me trouve et l’occupation du moment, en demandant au Seigneur de faire grandir en moi la foi.