« Seigneur, apprends-nous à prier »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 1-4)
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.
Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour.
Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui nous ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Méditation
Le Notre Père est la prière que le Christ nous donne pour nous adresser à Dieu, nous qui sommes devenus ses fils par le baptême. Cette prière, élémentaire pour tout catholique, a inspiré au Bienheureux Charles de Foucauld une belle méditation, dont voici des extraits :
« “Notre Père, qui êtes au Cieux”
Pourquoi choisissez-vous cette qualification plutôt que toute autre, plutôt que « Père juste », « Père saint » ?… C’est sans doute, mon Dieu, pour élever notre âme dès le commencement de la prière bien haut au-dessus de cette pauvre terre, et la placer dès le début où elle doit toujours être, en cette vie et dans l’autre, au ciel sa patrie. »
« “Que Votre Nom soit sanctifié,
Que Votre Règne vienne,
Que Votre volonté soit faite sur la terre comme elle est faite dans le ciel”
Dans la prière que Notre-Seigneur m’enseigne, il veut donc qu’avant toute autre demande, je prie son Père par trois fois pour la manifestation de sa gloire sur la terre et la sanctification des hommes. […]
Cela montre aussi combien tout ce qui est propre à glorifier Dieu et à faire du bien aux âmes, réjouit le Cœur de Notre-Seigneur, puisque c’est conforme à ses plus ardents désirs, à l’œuvre de toute sa vie. Et cela montre combien toute offense contre Dieu et tout ce qui retarde la sanctification d’une âme est douloureux à son Cœur, puisque c’est pourquoi il a donné tout son Sang. […]
Nous devons donc avoir une joie et un désir extrême de toute bonne action, un zèle extrême pour faire produire le bien ; et une douleur, une crainte extrême de tout ce qui offense Dieu et un zèle extrême pour lui éviter les moindres offenses. »
« “Donnez-nous aujourd’hui notre pain substantiel”
Que demandons-nous par là, mon Dieu ? Nous demandons pour aujourd’hui, et en même temps pour toute cette vie présente qui ne dure qu’un jour, le pain qui est au-dessus de toute autre substance, c’est-à-dire le pain surnaturel, le seul qui nous soit nécessaire, le seul dont nous ayons absolument besoin pour atteindre notre fin : ce seul pain nécessaire, c’est la Grâce. »
Résolution
Faisons l’effort de ne pas réciter machinalement le Notre Père, mais de le prier avec la disposition d’âme d’un enfant qui s’ouvre à son Père, et en nous concentrant sur chacune des paroles pour lui donner du sens.
Christophe, R.S.