« Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 12, 13-21)

En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :

« Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »

Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »

   Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »

   Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.

   Il se demandait : “Que vais-je faire ?

Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.”

   Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.

   Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années.

Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.”

   Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie.

Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?”

   Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Méditation

Dans une société qui incite en permanence, dans tous les domaines, ses membres à accumuler, à épargner et à « démolir les anciens greniers pour en construire de plus grands », quel est notre héritage à nous, croyants ? Quel est mon héritage, à moi, homme ou femme, chrétien et français du XXIe siècle ? Comment est-ce que je le gère : est-ce que j’amasse pour moi-même ou en vue de Dieu ?

Cette parabole apporte un éclairage au débat récent autour de l’identité chrétienne (cf. livres Dandrieu/Koz).  Le Christ n’est aucunement le juge et l’arbitre de nos partages matériels ou culturels : autrement dit, nul ne peut se prévaloir d’une partie de l’héritage, entre ceux qui avancent que la Foi doit nous inciter à préserver l’héritage culturel et ceux qui préfèrent se concentrer sur le message moral, ou social, ou humaniste (dans le sens noble et non galvaudé du terme). En effet, tous sont libres de recueillir leur part d’héritage, et d’en préférer telle ou telle autre : le danger réside dans l’oubli que notre part ne saurait être l’intégralité de l’héritage, et que l’on ne peut donc aucunement se prévaloir, au nom de la Foi, que l’un ou l’autre est prioritaire.

Par contre, le Christ nous tourne vers un ailleurs : « la vie de quelqu’un ne dépend pas de ce qu’il possède ».

Par cette parabole, Il renvoie chacun de nous à sa manière de vivre, à sa relation vis-à-vis de son héritage, condamnant autant ceux qui s’enferment dans une culture nostalgique et morte, que ceux qui refusent de comprendre que cet héritage culturel est chez beaucoup vivant, vibrant, éminemment conforme à l’Evangile et surtout un formidable outil de rayonnement de la Foi.

Et toi, comment accueilles tu cet héritage ?

Tant tes biens matériels, que ceux de ta culture, reçus de ta famille, de tes parents, de tes éducateurs, des hommes de bonne volonté que Dieu a placés sur ton chemin ?

As-tu amassé tout cela pour toi-même ou pour être riche en vue de Dieu ?

Résolution

Seigneur, aide-moi à me détacher des possessions matérielles. Je ne veux pas qu’elles prennent une plus grande place que Toi dans ma vie.

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