Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la synagogue et enseignait.
Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée.
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus
pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ;
ils auraient ainsi un motif pour l’accuser.
Mais lui connaissait leurs raisonnements,
et il dit à l’homme qui avait la main desséchée :
« Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. »
L’homme se dressa et se tint debout.
Jésus leur dit :
« Je vous le demande :
Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?
de sauver une vie ou de la perdre ? »
Alors, promenant son regard sur eux tous,
il dit à l’homme :
« Étends la main. »
Il le fit, et sa main redevint normale.
Quant à eux, ils furent remplis de fureur
et ils discutaient entre eux
sur ce qu’ils feraient à Jésus.

Exhortation

Très cher Frère Routier,
Quelle joie de préparer pour toi cette modeste heure route de ta vie scoute et chrétienne ! Commence par regarder tes mains et imaginer ta main droite « desséchée ». Tes doigts sont devenus comme des branches mortes, figées, pendants inutilement. Cette main toute entière te gêne plus qu’elle ne te sert. Ton infirmité dure depuis des années, elle est irrévocable et tu sais qu’il n’y a rien à faire. Ta main paralysée, inerte, « desséchée », t’a diminué aux yeux des hommes et tu souffres autant de ce regard que de ton infirmité en elle-même. Pourtant, tu le sais au fond de ton cœur, cette infirmité ne t’a pas diminué aux yeux de Dieu, tu continues de le prier de vivre ta vie de foi, tu viens écouter et méditer Sa parole dans Son temple. Tu viens honorer ton Dieu le jour qui lui est dédié, au Sabbat. Jésus est là, il enseigne les Ecritures saintes et tu n’en perds pas une miette, tu as l’impression qu’Il redonne vie aux écritures. Elles te semblaient à bien des égards desséchées et compliquées et Jésus vient les illuminer sous une nouvelle lumière, leur redonner vie dans ta propre vie. Tu sais que ce Jésus dérange et que d’autres fulminent intérieurement. Tu sens ces regards qui se posent sur toi sans charité de la part des sages et savants de la synagogue. Tu comprends leurs manigances et tu sais qu’ils ne te considèrent que comme une occasion de chute pour piéger et condamner Jésus. Soudain Jésus s’adresse à toi et te demande de venir te placer au milieu. Tu obéis, silencieusement tu viens te placer où Jésus te l’a demandé. Tous les regards sont posés sur toi, tu es là avec ta main inerte qui parle pour toi : elle témoigne de ton humanité souffrante et impuissante. Et Jésus interpelle et pose la question du bien qui agit face à un précepte de la Loi. Tu vois les braves gens rester silencieux par crainte des représailles mais tu constates que les Pharisiens se taisent parce Jésus vient de les démasquer. Il y a des moments où le silence est coupable, surtout quand c’est Jésus qui pose les questions. Et Jésus s’adresse de nouveau à toi, il te demande d’étendre ta main. Tu crois en lui, tu as reçu cet enseignement d’amour de Dieu et des Hommes, tu sais que ce Jésus veut ton bien contrairement aux Pharisiens. Tu crois suffisamment en Jésus pour commencer ce geste impossible. Et tu sens finalement le miracle s’accomplir en voyant ta propre main morte revenir à la vie et s’étendre.
Frère Routier, sais-tu t’accrocher fermement à Dieu malgré tes douleurs et tes infirmités ?
Frère Routier, sais-tu dépasser le regard des autres pour croiser le tendre regard de ton Dieu qui ne se détourne jamais ?
Frère Routier, sais-tu écouter Jésus quand il s’adresse à toi, quand Il t’indique la place où tu dois te tenir ?
Frère Routier, sauras-tu demander humblement à Dieu dans chaque Notre Père qu’Il ne te laisse pas entrer en tentation à l’image de ces Pharisiens aux intentions mauvaises qui finalement ne récolte que leur propre « fureur » ?
Frère Routier, sauras-tu demander humblement à Dieu dans chaque Notre Père qu’Il t’accorde ce pain de chaque jour, cette dose d’amour, cette volonté d’agir en bien, de faire effectivement le bien ?
Frère Routier, sauras-tu faire, de toutes tes paralysies, un bel acte de foi ?

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Notre Seigneur guérit nos mains paralysées … Étends la main.

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