Vie de Robert Schuman (1886-1963)

L’Europe du scoutisme européen a pour base un homme de paix qui est aussi un homme des frontières. Né le 29 juin 1886 à Luxembourg, d’un père lorrain devenu allemand par le traité de Francfort de 1871 et d’une mère luxembourgeoise, Robert Schuman est Luxembourgeois de résidence, Français d’origine et Allemand de nationalité ! Alors qu’il est tenté par la vie religieuse à l’issue de ses études de droit, un ami lui écrit en 1911 : « Tu resteras laïc parce que tu réussiras mieux à faire le bien, ce qui est ton unique préoccupation. Tu seras un saint en veston. » En 1912, à 26 ans, il s’inscrit au barreau de Metz en Lorraine annexée. Mgr Benzler, évêque allemand de la ville, l’initie au catholicisme social, marquant ainsi sa foi et ses engagements futurs.

Au retour à la France de l’Alsace-Lorraine, il organise l’harmonisation de ce qui est devenu le droit local et entame une longue carrière de député. En 1940, il est le premier parlementaire français à être arrêté. Emprisonné sans procès, il refuse toute idée de collaboration avec les nazis. Spécialiste des finances de l’État dans la nouvelle classe politique d’après-guerre, Robert Schuman est nommé ministre des Finances en 1946, puis président du Conseil (équivalent de Premier ministre) l’année suivante et enfin ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1953.

À ce poste, il oeuvre, malgré une forte opposition des gaullistes et des communistes, à une politique de réconciliation avec l’Allemagne qu’il développe dans sa déclaration du 9 mai 1950, véritable pierre angulaire de l’amitié franco-allemande et de la paix en Europe. Il se consacre à partir de 1956 à des tâches européennes au sein des institutions européennes et tient des discours dans le monde entier sur le plan Schuman, ce qui lui vaut d’être surnommé « le Pèlerin de l’Europe ». Il reçoit en 1958 le prix Charlemagne pour son rôle essentiel dans l’unification de l’Europe. Premier président du Parlement européen de 1958 à 1960, il est proclamé à l’unanimité « Père de l’Europe ».

En 1962, Schuman quitte la politique pour des raisons de santé. Il rassemble les idées les plus importantes exprimées dans ses discours et conférences dans un ouvrage intitulé Pour l’Europe. Il meurt le 4 septembre 1963. Il est enterré dans la petite église médiévale Saint-Quentin, située face à sa maison de Scy-Chazelles, près de Metz. Une cause en béatification est en cours. La phase romaine de l’enquête canonique est instruite depuis 2006.

Méditation

Et par un paradoxe qui nous surprendrait, si nous n’étions pas des chrétiens — inconsciemment chrétiens peut-être —, nous tendons la main à nos ennemis d’hier non simplement pour pardonner, mais pour construire ensemble l’Europe de demain. […] Nous lions les intérêts, les décisions et le destin de cette nouvelle communauté d’États précédemment rivaux. Cette politique nouvelle est à la base de solidarité et de confiance politique. Que cette idée d’une Europe réconciliée, unie et forte soit désormais le mot d’ordre pour les jeunes générations désireuses de servir une humanité enfin affranchie de la haine et de la peur, et qui réapprend, après de trop longs déchirements, la fraternité chrétienne.
(Robert SCHUMAN, Discours d’investiture au titre de Docteur Honoris Causa à l’université de Birmingham, 13 décembre 1952.)

Sébastien Wagner, RS, Institut Saint-Benoît

Prière

Rends-moi la joie d’être sauvé, que l’esprit généreux me soutienne !
Psaume 50

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À la suite de Robert Schuman, j’oeuvre concrètement au bien commun par la réconciliation et le respect des autres.
La vie sans responsabilité politique est certes plus facile, surtout dans le désarroi actuel. Mais nul n’a le droit de se dérober, moins que jamais.

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